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Accueil > La vitrine > "Mescladis"
Aïe ! Nous sommes sûrs que le nom de cet article de menu qui vous conduit ici, vous a "un peu" interpellé. Vous vous demandez ce qui nous est passé par la tête… allez, on va vous expliquer :
Construire un site, rechercher les mots les plus justes, essayer de ne pas déformer ce qui est issu de chez nos amis Anglo-Saxons, tout cela est fait quasiment par une seule personne. Quelquefois, la pression monte et on a envie de se lâcher !
Bref, un soir, nous nous apercevons qu'il devrait y avoir une section, sur ce site, où nous pourrions parler un peu de tout, de nos idées, envies, humeurs, vous faire partager anecdotes et découvertes, un peu de culture (très humblement) aussi…
Nous avons demandé à Sandrine (voir "l'équipe") comment, en un mot, elle nommerait une page comme celle-là. Sa réponse fut immédiate : "Pêle-Mêle". Nous avons trouvé cette idée assez bonne… nous voilà donc partis dans la création de cette page… mais quelques instant après, Sandrine change d'avis : "Non, il faut appeler ça "mescladis" ! Notre réponse a été tout aussi immédiate : "chiche" !
Donc voilà cette page "mescladis"... en fait, c'est un peu notre blog, comme on dit de nos jours !
Un mescladis, qu'est ce que c'est ?
Nous sommes Occitans et quelquefois certaines expressions en Occitan nous parlent plus que d'autres. Rappelons qu'ici, on dit "chocolatine" !
Donc, un mescladis est un nom qui vient du verbe Occitan "mesclar" (mélanger). En gros, ça peut vouloir dire : mélange, bazar... voilà vous êtes donc sur une page où il y aura tout ce que nous n'avons pas pu classer ailleurs !
Les articles se présentent sous forme de blog.
Nous y mettrons :
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16/11/2024
On ne vous avais pas encore parlé de Fabienne ? Eh bien, nous allons vous en parler un peu aujourd'hui.
Fabienne Hôt est sculptrice. Elle a fait ses études au Lycée des métiers d'art, du bois et de l'ameublement, à Revel (31). En 2000,elle entre dans la vie active avec ses diplômes de sculpteur ornemaniste, d’ébéniste et de marqueteur. Elle travaille successivement dans une entreprise spécialisée dans la fabrication de chevalets (lutherie) puis se spécialise en sculpture chez un facteur d'orgues.
Dès 2005, elle ouvre son propre atelier de sculpture. Très rapidement elle a besoin de partager son expérience et propose des stages. Nous faisons bien vite sa connaissance. Nous nous croisons régulièrement depuis.
Il y a quelques jours Fabienne vient nous voir. Les gouges, fermoirs, burins… elle connait et n'a pas nécessairement besoin d'aide ou conseils pour l'utilisation de ces outils. En revanche elle avoue une relative méconnaissance des râpes, même si elle utilise quelques rifloirs. Fabienne travaille sur une commande et pense qu'elle peut faire mieux, plus vite, plus précisément et sans effort. Elle n'ose toutefois pas employer de râpes, par crainte "d'arracher" les bords, d'abîmer le travail réalisé.
Trop souvent, en exposition ou dans notre "salle de jeu" (ceux qui sont venus à l'atelier, connaissent), on utilise les râpes sur un "bout de bois", sans autre but que d'expliquer tenue et usage de nos râpes. Les occasions de travailler "en vrai" sont rares. Nous profitons de l'occasion et nous rendons dès le lendemain dans l'atelier de Fabienne à Roquemaure, dans le Tarn à la limite de la Haute-Garonne ; un très bel atelier d'ailleurs !
Fabienne nous présente son travail en cours. À priori, rien d'extraordinaire pour une râpe. Mais, il est toujours délicat de travailler sur une œuvre en cours de réalisation.
L'œuvre : Deux pièces, deux anneaux d'environ 50 à 60 cm de haut par environ 40 cm de large et une dizaine de centimètre d'épaisseur. Le bois ? De l'érable, un assemblage collé de différentes pièces, aussi bien sur l'épaisseur que sur la largeur.
Fabienne traitera les faces "brutes de gouge". Elle adore jouer avec la lumière et cette finition permet de très belles choses. En revanches intérieur et extérieur de chaque "anneau" doivent présenter une finition sans rupture de courbe et parfaitement lisse.
Là, on adore... deux outils suffiront :
Et c'est parti : En quelques minutes, on Fabienne fait une révision sur l'usage des râpes. Il faut un peu corriger le geste. Oui, très peu de gens savent réellement utiliser une râpe. C'est tellement naturel que chacun se complique la vie avec des gestes, qui ne sont pas naturels ! Mais bon, nous sommes là pour ça, pour optimiser vos gestes ! Fabienne trouve très vite le bon geste. Sa sensibilité naturelle l'aide quand on lui explique que, avec une râpe, comme d'ailleurs avec d'autres outils, il faut "sentir" les réactions de la râpe sur le bois. L'ouïe est importante aussi. C'est un autre excellent "capteur" indiquant le sens d'utilisation optimal de l'outil.
On quitte alors le "brouillon" pour passer sur les "vraies œuvres". C'est Michel qui s'y colle, toujours avec appréhension. Premier problème : les pièces sont assez hautes et, posées sur les hauts établis de sculpteurs, on n'est pas à la bonne hauteur de travail. La bonne position de travail est essentielle pour tout travail : pour la pièce… et pour l'artiste ! On "bidouille" en fixant la pièce à l'aide serre-joints sur la table d'une ancienne très belle combinée Lurem (nous n'avions jamais vue comme celle là). Ne commencez pas à hurler. Nous avons pris bien soin de ne pas abimer la table, la pièce... et les serre-joints. Bon, là au moins, on ne pouvait pas dire que le support n'était pas assez massif !
L'érable choisi par Fabienne s'avère très fin et très dur. Après quelques essais, il s'avère qu'une seule râpe fera l'affaire : Une râpe fauteuil de longueur 250 mm avec un grain de piqûre numéro 9. C'est, pour cette dimension d'outil, un grain considéré comme "fin".
Après quelques très courtes minutes de travail, Fabienne prend la place de Michel et s'attaque à l'extérieur d'un anneau. Premier constat : sur les zones en bois de bout, la râpe "se régale". Il semble que Fabienne apprécie cet outil plus qu'elle ne l'imaginait ! En revanche, comme avec tout très bon outil, il ne faut surtout pas appuyer. On travaille en souplesse. On se concentre sur le guidage de l'outil qui effleure à peine le bois. On est ferme, sans forcer. On utilise toute la longueur de la râpe en veillant à ce que chaque course se superpose à la précédente pour la parfaite continuité de la forme. Le travail avance bien plus vite qu'on ne pensait. La découpe à la scie à ruban aurait pu être plus rapide et moins précise ! Le travail à la râpe est tellement efficace qu'il permet de récupérer le temps passé à s'appliquer à faire une découpe "au plus près du trait".
La courbe sur les zones en bois de bout sont terminées rapidement et on arrive en contrefil. Là aussi, pas de problème. On constate d'ailleurs que l'idéal est de travailler en bois de travers. Bon, ça; on le savait déjà, mais Fabienne avait encore quelques crainte d'arracher les chants. Mais, grâce aux capacités de coupe de ces outils et si on veille à toujours travailler sans trop de pression, aucun chant ne sera abimé !
Fabienne finira seule le travail sur la forme extérieure. On aborde l'intérieur de l'anneau. Là, c'est le dos de la râpe qui est utilisé. On voit sur la photo un peu plus haut ici la position quasi idéale de la râpe sur le travail. L'usage est le même que sur le plat, avec en plus un petit mouvement de rotation dans le sens anti-horaire. Ici, on est bien obligé à travailler en bois de travers. C'est d'ailleurs comme cela que la râpe doit travailler. On constate d'ailleurs que les infimes rayures laissés par l'outil s'accroissent une peu lorsque la râpe n'est pas utilisée parfaitement en bois de travers.
Voici d'ailleurs une vidéo de Fabienne en plein travail sur l'extérieur de son œuvre. Pas d'effort, excellent état de surface, vitesse d'obtention de la courbe, enlèvement de matière rapide... Que des avantages !
Il restera maintenant à finir la surface au racloir. C'est là une autre histoire !
En conclusion et au delà de l'efficacité de nos râpes, cette petite expérience prouve combien il est important pour un fabricant d'outils à main de pouvoir travailler dans un atelier avec les artistes. Tout le monde apprend... l'artiste, qui se perfectionne en permanence (sauf ceux qui savent déjà tout !), le fabricant qui développe encore et toujours son savoir et sa pédagogie qui sera utile pour aider d'autres à apprendre ou se perfectionner.
Merci à Fabienne Hôt pour ces quelques courtes heures dans son atelier.
D'ailleurs, si vous en profitiez pour suivre un stage chez elle ?
Atelier de sculpture Fabienne Hôt
Une vidéo plus complète est visible ici.
15/11/2022
Nous entretenons, avec beaucoup de nos clients, des relations qui dépassent le classique lien "client/fournisseur" . Ceux qui nous ont rencontré, notamment chez nous, le savent très bien !
Les sourires de nos clients, sont notre moteur. Leur enthousiasme est un plaisir. De très belles relations sont nées (Séb, Greg, Franck, pour n'en citer que trois, mais il y en a beaucoup d'autres, peuvent en témoigner).
D'autres fois, très souvent d'ailleurs, ces mêmes "clients" nous rapportent de très belles anecdotes.
Il en est que nous voulons absolument vous faire partager.
Aujourd'hui, c'est notre ami Paul Lidove qui est venu se procurer quelques unes de nos râpes. Pour lui, dit-il, elles sont indispensables pour terminer, enfin, un escalier en chêne commencé "il y a un temps certain" ! Et notre Paul, très fier nous fait voir quelques photos de son "ébauche" (oui, il n'est pas "fini") d'escalier. De la photo, on passe à la description et notamment à "l'histoire" de ce chêne. Nous avons aimé cette anecdote que Paul et son épouse ont eu l'amabilité de nous transcrire. Nous vous la transmettons en intégralité (sans les "coupures" optionnelles !) ci-dessous. Merci beaucoup à Paul, merci beaucoup à son épouse pour la "relecture" !
" Les 2 photos que vous avez vues sont celles d’un escalier que j’ai construit, il y a 40 ans, et comme je n’avais pas confiance dans mon tracé à l’échelle 1/10 (ce que font les pros), j’ai tracé l’escalier à l’échelle 1/1, au sol de la grande pièce revêtue pour l’occasion, d’un « Dalflex 30x30 » premier prix destiné, dans le futur, à être remplacé par un carrelage que nous recouvrions ma femme et moi par un vieux tapis car je n’y travaillais que le WE. Et bien entendu pas le droit de laver par terre.
Les travaux ont duré 6 mois et les enfants avaient interdiction de marcher sur le plan.
Le chêne de cet escalier a une histoire :
Il provient de la démolition de l’ancien hôpital de Belle ile, construit certainement au moment de la Citadelle et des remparts de Belle Ile érigés par Vauban (mais cela je ne le prouverais pas)
Les arbres de ces poutres viennent certainement du continent car il n’y a pas de grande forêt à Belle Ile en mer, et quand on voit leur âge, ils ont peut-être été abattus sous Henri IV !
En visitant ce vieil hôpital, pour un diagnostic avant travaux je suis passé par la cour des miracles ! Et cela m’a laissé un souvenir très dur. Il était occupé par de jeunes enfants hydrocéphales (on ne savait pas les soigner à l’époque), couchés sur un sol carrelé derrière une grille. Leur tête de 50 ou 60 cm de diamètre reposait au sol car ils ne pouvaient pas la porter. (Vous pouvez couper ce §)
A la démolition, j’ai réussi à sauver quelques poutres de la tronçonneuse en les faisant porter par le démolisseur sur le quai de chargement et déchargement des bateaux qui alimentent l’ile.
Les 3 poutres de 600 x 50 x 60 ont été transportées sur le continent à Lorient par le caboteur « Le Taillefer » qui ravitaillait les iles.
Mr Jean Périgault un vieux monsieur à l’époque, gros importateur et transformateur de bois exotiques a très gentiment accepté de les prendre en charge pour les faire débiter dans sa scierie de bois de pays.
Je suis toujours surpris par cette gentillesse à mon encontre, peut être ma bonne mine ou ma conviction (il a dû sentir que j’aimais le bois car je le visitais souvent pour des bricoles, des chutes de bois et pour la connaissance qu’il avait des bois exotiques)
Son chef de scierie, où il avait fait porter mes poutres, m’a très mal reçu. Un vieux bougon qui a tout de même, en grognant, obéi à son patron, car m’a-t-il dit, « à Lorient tous les bois de pays sont des bois bombardés et plein de balles et d’éclats d’obus ». La « poche de Lorient » a laissé des traces 40 km alentours !
Mais ce n’était pas le cas de Belle Ile.
Il m’a alors raconté ce qui lui était arrivé avec un bois de pays et j’ai alors compris sa réticence :
De la bille engagée sous le ruban il a vu sortir, du dessous, là ou sortait la sciure, un fin fil d’acier qui se déroulait au fur et à mesure de l’avancement du bois sur le banc. Le ruban de 15 cm de largeur était tout simplement en train de se faire découper par un éclat d’acier très dur logé dans le bois !!!!!
Je me suis alors engagé auprès de lui, à venir le WE, nettoyer à l’herminette les 4 faces de chaque poutre, pour repérer les traces de 300 ans de clous et autres tirefonds. J’ai retiré un seau de ferrailles, affuté plusieurs fois l’herminette et tracé, au bleu, recto verso, en plombant, les lignes de sciage qui évitaient les ferrailles impossibles à sortir.
Le jour fatidique, la première poutre sur le banc, le chef grognon ma bien montré qu’il allait scier « à reculons », sûr de casser au moins une lame « puisque le patron a dit, alors, allons-y ! »
J’avais prévu discrètement une bouteille de champagne au cas où tout se passe bien.
Toujours en grognant, sans ne me parler ni me regarder, il scie en suivant le premier trait en avançant tout doucement et la planche tombe, nette, sans pointe. Bon c’est de la chance on va casser à la prochaine dit ‘il. J’avais la trouille ! Peut-être un peu inconscient !
Premiers plots empilés sans anicroche puis la deuxième poutre y passe puis la troisième. Quelques petites traces de pointes rouillées mais aucun dégât sur le ruban !
Devant mes poutres resciées, j’exultais intérieurement attendant qu’il se détende et me sourit un peu en m’adresse la parole.
Rien ! pas un mot rien ! pas un regard.
Je lui ai dit merci j’ai gardé ma bouteille et suis reparti voir Mr Périgault lui dire que tout s’était bien passé. Il m’a fait porter les plots pour construire mon escalier.
Aujourd’hui je pense que j’aurais dû ouvrir la bouteille mais j’étais jeune, rancunier et je manquais de diplomatie. Il se serait peut-être détendu. Je ne l’ai jamais revu. "
P. S. : l'escalier, contrairement à ce que nous pourrions penser, n'est pas en Bretagne. Il est installé dans une maison... en Ariège !
08/07/2022
Nous connaissons David depuis 2010, environ.
Sandrine faisait ses premiers pas dans le domaine de la sculpture, lors du Festival du Marbre à Saint-Béat.
Nous avons tout de suite remarqué un sculpteur qui travaillait alors avec une croix de mise au point. Nous nous sommes évidemment arrêté et fait connaissance avec David Léger. Sa personnalité, ses œuvres, sa technique sont remarquables.
On ne parle pas (encore) assez de la sculpture sur marbre. Alors pour une fois, allons-y !
David a fondé son atelier il y a déjà pas mal de temps... en 2008. Depuis cet atelier fait partie des incontournables. Il a aussi prit une certaine ampleur. Plutôt que de vous raconter des bêtises, nous préférons vous renvoyer vers le site de l'Atelier Erriape... Fantastique !
28/03/2021
Nous souhaitons conserver et vous partager cet excellent article paru sur la page Facebook de "Live Aveyron" le 26 mars 2021. Il concerne un Bonhomme fantastique : Paul Texier.
Paul est connu dans le milieu du travail du bois, plus particulièrement dans sa "science" des boules de canton (cf. cet article sur le site du Bouvet). Au delà de son talent, Paul est aussi et beaucoup apprécié pour sa simplicité, son humilité. Ce que l'on connait moins, c'est sa "face cachée". Elle est aussi plus que respectable.
Humilité, don de soi, respect, savoir-faire, volonté de toujours progresser... Paul, nous partageons ces valeurs !
Merci à Gilles Bertrand, de Live Aveyron, pour cet article.
26/02/2021
Prenez vraiment 45 minutes de votre vie pour regarder attentivement cet excellent reportage de la RTS sur une des dernières fabriques d'outils en bois.
Vous apprendrez ou aurez confirmation de nombreux gestes et techniques, apprendrez que le "monde d'avant" n'était pas si mal !
Une vision de la vie, Tout est là : philosophie, technique, socio-économie, art de vivre, qualité de vie, passion, respect des clients... à voir absolument !
Reportage de la RTS, dirigé par Pierre Bardes, assisté de Rose-Claire Schule, Brigitte Bachmann-Geisser, Arnold Niederer, Jacques Tagini, Paul Puhl; André Jeanneret, Bernard Crettaz.
Copyright : Les archives de la RTS
07/04/2020
Nous avons la chance de rencontrer de nombreuses personnes. Quelquefois, pour diverses raisons (talent, "feeling"...), nous avons envie de partager avec vous certaines de ces rencontres.
En février 2019, nous avons eu la surprise de recevoir... toute une famille ! Ils sont venus exprès de leur Corrèze pour voir la fabrique et se procurer quelques outils. Lors de nos échanges, nous avons pu apprécier leur métier. Ils sont... forains ! Si, vous savez, de ceux qui nous font rêver avec leurs beaux manèges de chevaux de bois ! Mais ils ne sont pas "que" forains. Ils fabriquent des manèges ; en famille. Ils sont donc aussi sculpteurs ; et autodidactes !
Vous pouvez les retrouver tous les étés à Salers (Cantal)
Nous avions simplement envie de parler d'eux et de vous faire voir leurs travaux !