Krenov, les rabots de style Krenov : qu'est ce que c'est ? Qui est-ce ? À quoi ça sert ?
Avant tout, il convient de savoir que Krenov est un Grand Monsieur. Nous vous le présentons ici.
L'homme : Une grande histoire :
James Krenov (1920-2009), de son vrai prénom : Jim Dmitri Krenov.
James est le seul enfant de Julia et Dimitri Krenov. Il voit le jour le 31 octobre 1920 à Uelen, une petite ville situé au sud du cercle polaire arctique, dans l'extrême orient Russe. Il ne vit qu'une seule année en Russie que sa famille quitte pour quelque temps en Chine. Nous n'avons que peu d'informations sur le séjour de la famille dans ce grand pays. En tout cas, on les retrouve tous les trois au fin fond de l'Alaska. Julia et Dimitri exerçaient en tant qu'enseignants. Les marchandises arrivaient par largage depuis des avions. C'est dans un de ces colis que James, vers l'âge de six ans a découvert un excellent couteau. C'est avec cet outil que James a commencé à travailler le bois en se fabricant lui même ses jouets.
Plus tard, la famille rejoint Seattle, où James a passé son adolescence et est devenu amoureux de la mer. Qui dit "mer", dit souvent "bateaux" ! Donc, des jouets en bois, James passe aux modèles réduits de navires, plus particulièrement des voiliers. Il est évident que cela a eu une influence notable sur lui e tsur son approche stylistique : "Il n'y a quasiment pas de ligne droite sur un voilier, mais il y a de l'harmonie".
Pendant la seconde guerre mondiale, James sert d'interprète pour l'armée lorsque des navire Russes accostent dans le port de Seattle.
En 1947, Jim et sa maman quitte la Grande Amérique pour la "vieille" Europe. Il rencontre Britta, sa future épouse à Paris en 1949. Ils se marient en 1951. Tous deux voyagent beaucoup entre Italie et France. Les étés, on les rencontre en Suède. C'est lors de ces séjours, entre pêche à la truite et randonnée, que Jim commencera à écrire. Il relatera d'abord ses voyages.
Grâce à un ami, Jim commence à construire des modèles pour un concepteur de restaurants. Il rejoint l'école de design de Stockholm où il rencontre son directeur Carl Malmstein, que beaucoup considèrent comme l'un des pères du design Suédois. Dès sa sortie de l'école, James se lance en tant qu'entrepreneur; D'abord dans l'anonymat d'une boutique en sous-sol, il se construit bien vite une réputation grâce aux dessins épurés des ses œuvres. Devenu "Maître Menuisier", il commence immédiatement à partager son savoir. Il recrée même un engouement pour le travail du bois qui commençait alors à sombrer dans l'oubli. On le presse de toute part et son premier ouvrage "A Cabinetmaker's Notebook" est publié en 1976.
Krenov donne des conférences partout à travers le monde : Autriche, New-York (Rochester Institute of Technology), Boston, Santa Cruz, Nouvelle-Zélande, Japon, Colorado... Il parle toujours de son travail.
1981 : On se retrouve à Fort-Bragg, en Californie (oui, c'est aussi là que se trouve Ron Hock !). Le collège de Redwood lance le programme Fine Woodworking. C'est Krenov qui est invité pour le démarrer. Les passionnés du bois viennent du monde entier suivre ce programme. Il y restera jusqu'en 2002, année où il prendra sa retraite. On s'en doute, il continuera à travailler le bois jusqu'à la fin de sa vie. On ne compte plus les distinctions qu'il a reçues du monde entier. On remarque quand même qu'il est le premier "non-Britannique" récipiendaire du prix annuel de la médaille du centenaire de la "Society of Designer-Craftsman" en 1992. Ses œuvres son exposées partout dans le monde, jusque dans les maisons de certaines familles royales.
La fameuse revue "Fine Woodworking" lui demande, en 2003, comment il souhaiterait que l'on se souvienne de lui. sa réponse est simplement : "En tant que vieux passionné obstiné".
James Krenov nous quitte en 2009 toujours à Fort Bragg.
Sa façon de penser le travail du bois :
Elle est remarquable et devrait plaire à nombre d'entre vous.
James est reconnu et apprécié pour la simplicité (apparente) de son travail et l'amour du travail du bois. Son style est simple, épuré et harmonieux. Les livres qu'il a écrit vantent les qualités des surfaces rabotées à la main qui côtoient les bois brut ou légèrement fini. Des technique que James qualifie "d'honnêtes" ! Il convent certainement de comprendre aussi : " respectueuses".
Jim vivait de son métier, mais s'est toujours considéré comme un amateur. Pour lui, s'estimer "professionnel" confine à compromettre ses valeurs d'artisan par une approche trop "compétitive". Il n'emploiera pas le terme de "design", lui préférant le terme de "composition". Il disait : "Composer, c'est réagir au bois, une réévaluation continue et une improvisation libre, là où le bois emmène le compositeur". Nous, on adore cette approche !
Dans la réalisation de ses meubles, il a toujours veillé aux variations de grain et couleur, toujours dans la recherche d'harmonie. Son regard était très critique envers ceux qui privilégient l'originalité au détriment du meuble "bien fait".
Il a toujours pensé que les machines avaient leur place dans un atelier, essentiellement pour les premières étapes fatigantes des gros enlèvements de matière. En revanche il considérait qu'elles enlevaient les "empreintes digitales" que l'artisan laisse sur la pièce finie. Comme beaucoup d'entre nous aujourd'hui, il n'aimait pas ce que l'on voit encore trop souvent : l'utilisation trop précoce de machine électriques au détriment d'une solide construction des bases de compétences manuelles. Et là où nous le rejoignons, c'est sur l'insistance qu'il avait a posséder une panoplie d'outils bien réglés !
Les rabots Krenov :
Les rabots en bois existent depuis des centaines, voire, milliers d'années. Ils étaient la seule la seule option existante, disons, depuis les Romains jusqu'à la révolution industrielle, période où sont apparu les rabots métalliques. Aujourd'hui il existe un large choix de rabots dans de nombreux matériaux.
Nous vantons les qualités des rabots à fût métallique. Toutefois, même les plus beaux de ces outils seront incapables de vous donner un plaisir unique, celui d'utiliser un rabot "fait par vous, pour vous"; et par la même, disposer d'une pièce unique.
Krenov, grâce aussi au savoir-faire de Ron Hock, a développé son propre style de rabot, assez simple à fabriquer. Ainsi, équipé de lame set contrefers très épais de Hock, votre rabot vous donnera les mêmes satisfactions qu'un rabot à angle faible de haute de gamme. On insiste sur l'épaisseur et la compacité des fers et contrefers. C'est cette caractéristique qui empêche tout "broutage".

Nous mettons à votre disposition l'intégralité des lames et contrefers Hock pour ces rabots sur notre boutique.
En savoir plus :
https://www.thekrenovfoundation.org/
http://thekrenovarchive.org/
http://jameskrenov.com/