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Accueil   >   La vitrine    >   "Mescladis"

Mescladis ??? Qu'es aquo ?

Aïe ! Nous sommes sûrs que le nom de cet article de menu qui vous conduit ici, vous a "un peu" interpellé. Vous vous demandez ce qui nous est passé par la tête… allez, on va vous expliquer :

 

Construire un site, rechercher les mots les plus justes, essayer de ne pas déformer ce qui est issu de chez nos amis Anglo-Saxons, tout cela est fait quasiment par une seule personne. Quelquefois, la pression monte et on a envie de se lâcher !

 

Bref, un soir, nous nous apercevons qu'il devrait y avoir une section, sur ce site, où nous pourrions parler un peu de tout, de nos idées, envies, humeurs, vous faire partager anecdotes et découvertes, un peu de culture (très humblement) aussi…

Nous avons demandé à Sandrine (voir "l'équipe") comment, en un mot, elle nommerait une page comme celle-là. Sa réponse fut immédiate : "Pêle-Mêle". Nous avons trouvé cette idée assez bonne… nous voilà donc partis dans la création de cette page… mais quelques instant après, Sandrine change d'avis : "Non, il faut appeler ça "mescladis" ! Notre réponse a été tout aussi immédiate : "chiche" !

Donc voilà cette page "mescladis"... en fait, c'est un peu notre blog, comme on dit de nos jours !

 

Un mescladis, qu'est ce que c'est ?

 

Nous sommes Occitans et quelquefois certaines expressions en Occitan nous parlent plus que d'autres. Rappelons qu'ici, on dit "chocolatine" !

Donc, un mescladis est un nom qui vient du verbe Occitan "mesclar" (mélanger). En gros, ça peut vouloir dire : mélange, bazar... voilà vous êtes donc sur une page où il y aura tout ce que nous n'avons pas pu classer ailleurs !

Les articles se présentent sous forme de blog.

Nous y mettrons :

  • Nos humeurs (pas trop souvent)
  • Des choses qu'on aime
  • Un peu de culture
  • De l'humour ?
  • … et pourquoi pas, ce que vous souhaiteriez y voir !

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Savoir, culture, histoire

Expérimenter, apprendre, transmettre, progresser...

16/11/2024

Expérimenter, apprendre, transmettre, progresser...

On ne vous avais pas encore parlé de Fabienne ? Eh bien, nous allons vous en parler un peu aujourd'hui.

 

 

Fabienne Hôt est sculptrice. Elle a fait ses études au Lycée des métiers d'art, du bois et de l'ameublement, à Revel (31). En 2000,elle entre dans la vie active avec ses diplômes de sculpteur ornemaniste, d’ébéniste et de marqueteur. Elle travaille successivement dans une entreprise spécialisée dans la fabrication de chevalets (lutherie) puis se spécialise en sculpture chez un facteur d'orgues. 

Dès 2005, elle ouvre son propre atelier de sculpture. Très rapidement elle a besoin de partager son expérience et propose des stages. Nous faisons bien vite sa connaissance. Nous nous croisons régulièrement depuis.

Il y a quelques jours Fabienne vient nous voir. Les gouges, fermoirs, burins… elle connait et n'a pas nécessairement besoin d'aide ou conseils pour l'utilisation de ces outils. En revanche elle avoue une relative méconnaissance des râpes, même si elle utilise quelques rifloirs. Fabienne travaille sur une commande et pense qu'elle peut faire mieux, plus vite, plus précisément et sans effort. Elle n'ose toutefois pas employer de râpes, par crainte "d'arracher" les bords, d'abîmer le travail réalisé.

Trop souvent, en exposition ou dans notre "salle de jeu" (ceux qui sont venus à l'atelier, connaissent), on utilise les râpes sur un "bout de bois", sans autre but que d'expliquer tenue et usage de nos râpes. Les occasions de travailler "en vrai" sont rares. Nous profitons de l'occasion et nous rendons dès le lendemain dans l'atelier de Fabienne à Roquemaure, dans le Tarn à la limite de la Haute-Garonne ; un très bel atelier d'ailleurs !

 

Fabienne nous présente son travail en cours. À priori, rien d'extraordinaire pour une râpe. Mais, il est toujours délicat de travailler sur une œuvre en cours de réalisation.

 

L'œuvre : Deux pièces, deux anneaux d'environ 50 à 60 cm de haut par environ 40 cm de large et une dizaine de centimètre d'épaisseur. Le bois ? De l'érable, un assemblage collé de différentes pièces, aussi bien sur l'épaisseur que sur la largeur.

 

Fabienne traitera les faces "brutes de gouge". Elle adore jouer avec la lumière et cette finition permet de très belles choses. En revanches intérieur et extérieur de chaque "anneau" doivent présenter une finition sans rupture de courbe et parfaitement lisse.

 

 

Là, on adore... deux outils suffiront :

  • Râpe
  • Racloir

 

Et c'est parti : En quelques minutes, on Fabienne fait une révision sur l'usage des râpes. Il faut un peu corriger le geste. Oui, très peu de gens savent réellement utiliser une râpe. C'est tellement naturel que chacun se complique la vie avec des gestes, qui ne sont pas naturels ! Mais bon, nous sommes là pour ça, pour optimiser vos gestes ! Fabienne trouve très vite le bon geste. Sa sensibilité naturelle l'aide quand on lui explique que, avec une râpe, comme d'ailleurs avec d'autres outils, il faut "sentir" les réactions de la râpe sur le bois. L'ouïe est importante aussi. C'est un autre excellent "capteur" indiquant le sens d'utilisation optimal de l'outil.

 

On quitte alors le "brouillon" pour passer sur les "vraies œuvres". C'est Michel qui s'y colle, toujours avec appréhension. Premier problème : les pièces sont assez hautes et, posées sur les hauts établis de sculpteurs, on n'est pas à la bonne hauteur de travail. La bonne position de travail est essentielle pour tout travail : pour la pièce… et pour l'artiste ! On "bidouille" en fixant la pièce à l'aide serre-joints sur la table d'une ancienne très belle combinée Lurem (nous n'avions jamais vue comme celle là). Ne commencez pas à hurler. Nous avons pris bien soin de ne pas abimer la table, la pièce... et les serre-joints. Bon, là au moins, on ne pouvait pas dire que le support n'était pas assez massif !

 

L'érable choisi par Fabienne s'avère très fin et très dur. Après quelques essais, il s'avère qu'une seule râpe fera l'affaire : Une râpe fauteuil de longueur 250 mm avec un grain de piqûre numéro 9. C'est, pour cette dimension d'outil, un grain considéré comme "fin".

 

Après quelques très courtes minutes de travail, Fabienne prend la place de Michel et s'attaque à l'extérieur d'un anneau. Premier constat : sur les zones en bois de bout, la râpe "se régale". Il semble que Fabienne apprécie cet outil plus qu'elle ne l'imaginait ! En revanche, comme avec tout très bon outil, il ne faut surtout pas appuyer. On travaille en souplesse. On se concentre sur le guidage de l'outil qui effleure à peine le bois. On est ferme, sans forcer. On utilise toute la longueur de la râpe en veillant à ce que chaque course se superpose à la précédente pour la parfaite continuité de la forme. Le travail avance bien plus vite qu'on ne pensait. La découpe à la scie à ruban aurait pu être plus rapide et moins précise ! Le travail à la râpe est tellement efficace qu'il permet de récupérer le temps passé à s'appliquer à faire une découpe "au plus près du trait".

 

La courbe sur les zones en bois de bout sont terminées rapidement et on arrive en contrefil. Là aussi, pas de problème. On constate d'ailleurs que l'idéal est de travailler en bois de travers. Bon, ça; on le savait déjà, mais Fabienne avait encore quelques crainte d'arracher les chants. Mais, grâce aux capacités de coupe de ces outils et si on veille à toujours travailler sans trop de pression, aucun chant ne sera abimé !

 

Fabienne finira seule le travail sur la forme extérieure. On aborde l'intérieur de l'anneau. Là, c'est le dos de la râpe qui est utilisé. On voit sur la photo un peu plus haut ici la position quasi idéale de la râpe sur le travail. L'usage est le même que sur le plat, avec en plus un petit mouvement de rotation dans le sens anti-horaire. Ici, on est bien obligé à travailler en bois de travers. C'est d'ailleurs comme cela que la râpe doit travailler. On constate d'ailleurs que les infimes rayures laissés par l'outil s'accroissent une peu lorsque la râpe n'est pas utilisée parfaitement en bois de travers.

 

Voici d'ailleurs une vidéo de Fabienne en plein travail sur l'extérieur de son œuvre. Pas d'effort, excellent état de surface, vitesse d'obtention de la courbe, enlèvement de matière rapide... Que des avantages !

 

 

Il restera maintenant à finir la surface au racloir. C'est là une autre histoire !

 

En conclusion et au delà de l'efficacité de nos râpes, cette petite expérience prouve combien il est important pour un fabricant d'outils à main de pouvoir travailler dans un atelier avec les artistes. Tout le monde apprend... l'artiste, qui se perfectionne en permanence (sauf ceux qui savent déjà tout !), le fabricant qui développe encore et toujours son savoir et sa pédagogie qui sera utile pour aider d'autres à apprendre ou se perfectionner.

 

Merci à Fabienne Hôt pour ces quelques courtes heures dans son atelier.

 

D'ailleurs, si vous en profitiez pour suivre un stage chez elle ?

 

Atelier de sculpture Fabienne Hôt

 

Une vidéo plus complète est visible ici.

 

 

 

Rabots Henry Eckert, un faux pin, Louis XVI et Albi

30/04/2023

Rabots Henry Eckert, un faux pin, Louis XVI et Albi

Certains rabots Henry Eckert Toolworks, sont proposés avec poignée et pommeau en "Pin Huon".

 

David Eckert semble tenir au choix de cette essence. Il mentionne même sur son site : "Notre choix de pin Huon (il ne s'agit pas d'un pin) est simplement un hommage à ce célèbre bois indigène d'Australie, dont l'histoire en Tasmanie est incroyable".

 

Un Pin qui n'est pas un Pin ? Célèbre bois indigène d'Australie ? Histoire de la Tasmanie ? Hommage ?

 

Histoire, hommage, culture, bois... voilà qui attise notre curiosité. Nous sommes donc allés, pour vous, à la recherche d'informations !

 

Le Pin Huon ou, Huon Pine ou scientifiquement, le Lagarostrobos franklinii est une espèce du genre des Lagarostrobos. Cet un genre de conifère appartenant à la famille des Podocarpacées (Podocarpaceae). Cette famille ne contient que 156 espèce d'un peu plus d'une quinzaine de genres. Mais, sur ces sujets, nous sommes loin d'être des spécialistes ! En tout cas, malgré son nom, il n'est pas considéré comme un "vrai" pin !

 

Ce bois est endémique d'une région de la Tasmanie. Il doit son nom au fait qu'il a été trouvé près de la rivière Huon. Nous reviendrons plus loin sur ce patronyme.

 

Il y a environ 80 million d'années, la Tasmanie était était attachée au continent Arctique. Y poussait alors des conifères dont le Pin Huon est un des descendants.

C'est un arbre à croissance très lente. Sa durée de vie est l'une des plus longues du monde végétal. Il n'est pas rare de trouver des spécimen de plus de 2000 ans. On parle même sur le "Mont Read" d'un bosquet de plus de 10500 ans ! Ce sont des mâles (c'est une plante dioïque, avec des individus mâles et femelles), tous identiques génétiquement et qui donc forment certainement un seul et même individu.

 

Il peut s'élever au delà des 30 m. Son tronc, assez droit, peut atteindre les 2 m de diamètre. Son grain est très serré. et sa couleur d'un beau jaune doré qui, avec le temps évoluera vers une couleur de miel. Sa densité est d'environ 550 kg/m3 à 12% d'humidité et dépasse les 950 kg/m3 quand il n'est pas sec.

 

Le Pin Huon contient des huiles aromatiques (méthyleugénol) recherchées pour l'industrie des cosmétiques, la pharmacie (soin des plaies, maux de dents), ou leur utilisation comme insecticide. Ces huiles lui permettent, au delà de présenter un aspect parfumé, de résister à la pourriture, même immergé dans de l'eau, tant douce que salée, et de présenter des caractéristiques d'imperméabilité incroyables. De fait, il a été très vite apprécié pour de nombreux usages tels que construction de bateaux, de meubles, ébénisterie, tournage, sculpture, cosmétique, pharmacie. Il est doux, résistant et offre un grand attrait : posséder un objet réalisé dans un des bois les plus vieux du monde.

 

Bien évidemment, c'est un bois aujourd'hui protégé dans la zone du Tasmanian Wilderness World Heritage.

 

Tous les avantages qu'il procure en font un arbre emblématique d'abord de Tasmanie, puis évidemment de toute l'Australie.

 

Il est vite devenu une ressource cruciale. Une économie importante s'est développée et à permis à toute la région où il pousse de devenir prospère. D'importantes routes commerciales ont été crées grâce (ou à cause ?) de lui.

Une route, fluviale, très importante, reliait toute la vallée de l'Huon à la capitale de Tasmanie : Hobart.

Cette industrie lucrative a vu le jour autour de cet « or vert » au début des années 1800, avec des "piners" coriaces et ingénieux parcourant les rivières éloignées, flottant sur des radeaux de rondins. Deux autres vagues d’exploitation forestière ont suivi dans les années 1930 et 1970. Au moment où l’exploitation forestière du pin Huon a été interdite dans les années 1970, 90% des peuplements originaux de Tasmanie (et du monde) avaient été touchés.

Beaucoup de bois ne sont jamais arrivés à destination et se trouvent encore au fond des fleuves et lacs où ils sont parfaitement conservés. De nos jours, quelques industriels se chargent de renflouer tous ces arbres.

 

Cet arbre, même mort au fond de l'eau, a donc modelé un paysage (collines boisées et même les tanins qui colorent l'eau) , une économie et la culture d'une région. C'est un morceau de l'histoire de l'Australie et plus particulièrement de la Tasmanie !

 

Nous comprenons mieux pourquoi David Eckert tient à nous proposer les poignées et pommeaux de ses rabots dans cette essence ! Bien évidement ses approvisionnements se font dans le cadre d'un commerce équitable et raisonné.

 

Mais, que viennent faire Louis XVI et Albi, la plus belle ville du monde, dans cette affaire ?

 

Huon, la rivière Huon et la vallée de l'Huon on donné leur nom à ce fameux bois. Mais d'où vient ce nom Huon ?

 

Lapérouse ? Oui, Jean-François Galaup, Comte de Lapérouse, est originaire d'Albi, plus précisément du Château du Gô, entre Albi et Saint-Juéry. Il a, paraît il, rencontré quelques problèmes dans l'hémisphère Sud à la recherche de nouvelles terres, à tel point que Louis XVI et ses amis en avait perdu sa trace. Notre bon Roi, avant d'en perdre la tête, organise une expédition de secours, en 1791. Cette expédition est commandée par le vice-amiral Antoine Bruny d'Entrecasteaux. C'est lui qui baptisera le fleuve du nom de son second (Breton, d'ailleurs), commandant du bateau L'Espérance : Jean-Michel Huon de Kermadec.

 

Alors, en achetant un rabot avec poignée et pommeau en Pin Huon, vous achetez un excellent bois et un morceau d'histoire.

 

Ah, oui, pour la petite histoire, c'est Peter Dillon en 1826, puis Jules-Sébastien-César Dumont d’Urville en 1828 qui perceront le mystère de la disparition de notre célèbre Albigeois en retrouvant l'épave de L'astrolabe (une des deux frégates de l'expédition). En 1924, Reece Discombe, plongeur Néo-Zélandais identifie l'autre frégate : La Boussole, dans les récifs de Vanikoro, entre les iles Salomon et Vanuatu, à plus de 2000 km au nord-est de l'Australie.

Pour la petite histoire, Notre Albigeois, Jean-François Galaup de Lapérouse est célèbre pour avoir vaincu quelques Anglais dans la baie d'Hudson en 1782 !

 

Jean François Galaup de Lapérouse

 

 

 

 

Samuel Mamias , fabrique un rabot en bois

17/12/2022

Samuel Mamias , fabrique un rabot en bois

Nous avions publié, il y a peu de temps, sur Instagram et Facebook, une très brève information sur les lames et contrefers pour rabots en bois de type Krenov. Lors de cette publication, nous étions loin d'imaginer que Samuel Mamias avait en tête la réalisation d'une vidéo montrant la fabrication d'un rabot de type Krenov.

 

Cette vidéo est aujourd'hui "en ligne sur You Tube. Nous vous encourageons à aller la regarder attentivement.

 

Nous ne sommes pas sponsors, ne voulons pas "utiliser" et respectons trop le travail des créateurs. C'est pour cela que nous n'aimons pas commenter ce type de vidéo sur You Tube ou sur leur espace de publication.

 

En revanche, nous nous permettons quelques fois, d'essayer de compléter les information contenues dans ces réalisations. Nous le faisons ici, sur notre site.

 

Samuel utilise des outils à main : planes, rabots, guimbardes, trusquins, limes (noooon, pas les limes !). Il est toujours franchement intéressant de voir et revoir l'efficacité de ces outils. Il travaille aussi avec de grosses machines. Nous ne voulons pas entrer dans un débat inutile, mais nous insistons sur le fait que chacun peut préférer travailler "tout à la main", c'est tout à fait possible pour cette réalisation, ou décider un "combo machines-outils à main" !

 

Les quelques informations qui suivent traiteront exclusivement, vous vous en doutez, des outils à main !

 

Le grand intérêt de ce type de vidéo (merci Sam) est qu'elles sont un excellent support pour illustrer qu'il n'existe pas UNE solution, mais que le choix de ses outils à main dépend de chacun.

 

Le sciage des rainures peut se faire avec de bonnes scies à dos (scie à bâti), un ciseau et... une guimbarde. Sam nous fait une excellent démonstration du travail avec ce dernier outil. Que l'ébauche des rainures soit faite à la main ou la machine, le travail à la guimbarde s'impose au final.

 

Le trusquin, il semble que Sam utilise un "Glen Drake", reste le compagnon idéal et indispensable pour le traçage. Toujours pour le traçage, n'oublions pas les tranchets, Hock ou les magnifique couteau et équerres Blue-Spruce. 

 

Sam utilise une grosse scie à tenon pour "araser" les extrémités de la barre transversale. Il n'y a pas de problème, ça "fait le boulot". En revanche, pensez aux scies à araser japonaises (kugihiki). Leur emploi est plus facile, et ne laissera aucune trace sur la face extérieure des joues du rabot.

 

Nous apprécions l'usage de la plane avec un point d'appui (un peu comme un paroir). Cela autorise un travail plus précis, plus fiable, plus aisé. La plane est un outil qu'on oublie trop souvent alors qu'il est d'une très grande utilité au quotidien.

 

Sam nous parle plusieurs fois de limes. Il le sait pourtant : la simple prononciation du mot "lime" utilisé dans le travail du bois, nous fait bondir. Oui, effectivement, la lime peut faire le travail de rectification de l'ouverture. La lime manque de précision et de coupe sur le bois. C'est un outil conçu pour le travail du métal. Elle  demande une pression plus importante que la râpe. Sa "coupe" est aussi moins importante. Ces deux inconvénients réunis entraînent un manque de précision. Dans ce cas précis, l'utilisation d'une râpe effilée L. 150 mm piqûre 13, permettra un travail fantastique, rapide et précis.

 

Le wastringue, utilisé pour la finition de la forme extérieure est aussi un outil magique et simple d'emploi. Toutefois, ici, nous aurions préféré utiliser une râpe (fauteuil L. 250 piqûre 9 ou fauteuil L. 225 piqûre 10). En effet, en bois de bout, elle seront plus facile d'emploi et plus précises dans la réalisation de la forme. En revanche, la guimbarde laissera un état de surface quasiment parfait, alors qu'après l'emploi de râpes, il faudra recourir à l'usage d'un racloir, plus simple à affiler qu'on ne le croit, et qui finira votre bois à la perfection avant application de la cire.

 

Sam insiste avec raison sur le fait que le coin doive impérativement toucher la lame au plus près de l'extrémité. Il est donc intéressant de "creuser" très légèrement la face d'appui de ce coin. Un wastringue cintré Boggs utilisé avec légèreté ou une râpe effilée (L. 150 P. 15 ou L. 175 P. 13) utilisée sur le dos, feront un superbe travail !

 

On le voit : ce type de vidéo est excellent, tant pour se motiver à travailler le bois ou se faire ses propres outils que pour servir de support pédagogique au choix et à l'utilisation d'outils à main. C'est en cela que nous saurons jamais comment remercier Samuel Mamias pour ces travaux ! Merci. Tout simplement !

 

Ah, nous avons failli oublier l'essentiel : les lames et contrefers Hock pour rabots de type Krenov sont en vente sur notre boutique en ligne.

 

 

Noms d'outils, bestiaire et autres analogies !

08/05/2019

Noms d'outils, bestiaire et autres analogies !

L'origine des noms des outils nous a toujours passionné. Certains noms sont liés à une fonction, d'autres, assez nombreux sont liés, par analogie, à un animal, une partie d'animal. Enfin certains outils font référence à un certain humour pour touver un nom !

Vous trouverez ici une liste, non exhaustive de tout cela. Bien entendu, nous serons heuruex de corriger ou complèter cette liste avec vos suggestions !

 

Le bec d'aigle : un outil à plâtre dont la forme évoque le bec de ce magnifique rapace

 

Le pied de biche : chez nous, c'est un outil de sculpture sur pierre, pas un outil de cambrioleur. Il ressemble assez à l'empreinte laissée par biches ou cerfs.

 

La queue de rat : c'est une râpe cylindrique effilée... comme la queue des souries ou rats !

 

 

La "dent de vieille femme" : C'est l'autre nom d'origine Anglaise pour la guimbarde (Router en Anglais). Nos amis suisses la baptisaient "crapaud".

L'oisillon : autre nom Français pour la guimbarde

Pied du diable : c'était aussi, en France, une autre appellation de la guimbarde !

 

Bec d'âne : Ce nom est devenu celui d'un outil très familier aux ébénistes : le bédane. Non, il ne sagit pas d'un âne... ils n'ont pas de bec... mais "ane" est dérivé du latin "anas" (canard) donc, littéralement : bec de cane !

Les grenouilles

25/03/2018

Les grenouilles

Quand on passe du temps à essayer d'être précis dans les termes employés sur un site, notamment dans les traductions, il arrive aussi qu'on se demande quelle est l'origine de certains mots, d'où viennent les différences entre Anglais et Français. Alors des fois, on cherche.

Depuis longtemps nous nous demandions pourquoi nos meilleurs ennemis Anglais ou nos amis Américains appellent les chariots (ou porte-fer) des rabots du nom de "grenouille" (Frog en Anglais). Quelques recherches sur le Net plus tard et nous avons la réponse.

 

Il semble qu'à la fin des années 1800, un dénommé Justus A. Traut, alors employé à la Stanley Rule & Level Company, et ses collègues, aient commencé à appeler cette partie du rabot du nom de "Frog".

En Anglais, la lumière s'appelle "Mouth" (bouche) ou "Throat" (gorge). Toujours en Anglais, il existe une expression : "I have a frog in my throat", qui correspond à notre expression Française "J'ai un chat dans la gorge".

Donc, notre cher Justus, constatant que cette partie (ou pièce) du rabot est juste derrière la gorge, a pensé immédiatement à la grenouille.

D'autres suggestions existent... nos amis Anglophones peuvent en prendre connaissance ici dans un article écrit par Elizabeth Healy en juin 2011 dans Fine Woodworking

Notre ami "Jack" (le "rabot de Jack")

25/03/2018

Notre ami "Jack" (le "rabot de Jack")

En Américain ou Anglais, les noms des rabots sont assez différents de ceux utilisés en Français. Vous avez pu remarquer que certains rabots s’appellent "Jack" (Jack Plane, Low Angle Jack Plane…). En Français, ce sont des "riflards". Mais, peut-être vous êtes vous demandés qui est ce Jack. Nous avons plusieurs versions… qui se complètent :

Jack, dans les ateliers de menuiserie, pouvait être l'apprenti volontaire faisant tout mais spécialiste en rien; l'homme à tout faire… C'est à lui que l'on confiait le riflard pour corroyer les planches brutes.

Cette première version complète la version plus "officielle" :

Cela vient de l'expression "Jack of all trades", version courte de 'Jack of all trades, master of none" qui elle même pourrait venir du latin "Johannes factotum" (Johnny do-it-all). Jack est le diminutif de John. Tout cela peut se traduire en Français par "homme à tout faire", "touche à tout, bon à rien", "avoir plusieurs cordes à son arc".

Bref tout ça pour dire que le Jack Plane est un rabot "touche à tout"

 

Il faut aussi mentionner ici un excellent site/blog, sorte d'OVNI dans le milieu anglophone des passionnés du bois : Le site de notre amie Anne : Anne of All Trades. Il tire son nom de cette expression.

 

Par ailleurs, il semble que "Jack" soit une expression utilisées depuis des siècles  pour désigner des choses ordinaires. Outre le fait que ce rabot était le plus présent dans les magasins de bricolage, on suppose que ces rabots contribuaient à la réalisation des ouvrages les plus… ordinaires en menuiserie et ébénisterie.

 

Pour finir, on pense que cette appellation était donnée par les menuisiers alors que les ébénistes le baptisaient "Fore Plane"

 

Bref… à vous de choisir !